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Coma, l'autre vie !
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2 octobre 2008

Moment bonheur

eva_rubans_430

Je connaissais personnellement Claude et Jeanine, qui ont toutes les deux leur mari au centre médical les Granges, mais qui n’avaient jamais échangé vraiment. Comme je trouvais cette situation regrettable, j’ai pensé les réunir autour d’une table sans oublier Achouaï qui, malgré sa jeunesse vivait le même drame.

J’ai voulu que ce moment-là soit une vraie fête rien que pour nous quatre ; alors, il fallait que la table soit jolie et le repas raffiné. J’ai donc orné la table avec des perles bleues qui brillaient et des bougies que nous avons allumées ensemble ultérieurement.

Pour l’apéro, j’ai préparé moi-même des petits feuilletés et ramassé des tomates cerise dans mon jardin. En entrée, j’ai piqué une recette à ma cousinette Nicole : le pain au caviar d’aubergines.

Il faut que je vous parle de Nicole, car elle est une femme remarquable, un exemple. Une rétinite pigmentaire l’a privée progressivement de la vue, et pourtant c’est une femme radieuse. Au lieu de se laisser aller, elle est devenue masseur-kinésithérapeute au service des autres. Elle est toujours très bien habillée sachant marier parfaitement les couleurs et les matières, comme elle est belle aussi à l’intérieur elle ne vieillit pas, sa maison est décorée superbement, elle adore cuisiner et sait raconter des blagues coquines comme personne ! Dans ta nuit, ma cousinette, tu perçois ce que les autres ne voient même pas.

J’ai fait aussi des aumônières aux deux saumons, une petite création personnelle, et en dessert un bavarois aux framboises, une délicieuse recette de mon amie Catherine.

la_tierra2

Ce jour-là, il faisait très beau et quand elles sont arrivées toutes souriantes, c’était déjà du bonheur !

De suite, la communication entre nous a été parfaite sans ces barrières conventionnelles, sans ces protections ridicules que nous nous fabriquons pour nous défendre des autres. Nous, nous étions pareilles et nous nous comprenions 5 sur 5 ; alors nous avons beaucoup parlé, en toute liberté, nous avons ri, nous avons pleuré, alors nous avons bu,  et nous avons ri encore ! Nous nous sommes dit tout ce que nous avions sur le cœur, toutes ces choses que nous avions mal vécues depuis le début de la maladie de nos maris, ces choses dont nous ne pouvons pas parler au personnel médical de peur de blesser, de fâcher…Nous nous sommes un peu libérées !

Nous nous rappellerons longtemps de ce moment-là où un serment spontané de solidarité s’est signé et nous lie.

J’ai atteint mes objectifs car je sais maintenant, qu’elles se sentiront moins seules et quand elles se croiseront dans les couloirs du centre médical, leurs paroles, même brèves,  seront sincères et les regards qu’elles échangeront, ne seront plus jamais les mêmes.

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Commentaires
N
> Ma petite cousinette,<br /> ><br /> > Je me suis précipitée après mon yaourt sur ton nouveau texte.<br /> > Je peux te dire qu'il sonne très juste et l'on y ressent la montée de la <br /> > convivialité qui nait entre vous au fur et à mesure que le temps passe. <br /> > Ton initiative va peut-être donné l'idée à d'autres femmes dans votre cas <br /> > de réunir leur détresse. Le fardeau de chacune est moins lourd quand on le <br /> > porte ensemble !<br /> > Je trouve ce dernier texte plus spontané que les précédents. Tu aurais pu <br /> > tomber dans le travers du mélo. Au contraire, tu n'as pas craint de <br /> > confesser que vous avez rit et bien bu. C'est sain pour tout le monde !<br /> > Merci pour tous les compliments à mon sujet. Est-ce que tu es sûre que tu <br /> > n'exagères pas un peu ? En tous cas, j'en suis flattée !
J
Merci Michelle pour ces moments intenses en émotions et fructueux en échanges,nous étions sur la même longueur d'onde toutes les quatre d'abord chez toi puis au centre qui nous lie dans la vie et la mort.<br /> Merci de ton soutien et de l'espoir de faire bouger les choses,c'est un moyen de calmer nos angoisses face au futur ou à l'incompréhensible,en tout cas j'ai puisé dans ce partage le réconfort dont nous avons tant besoin.<br /> Je t'embrasse bien amicalement.
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